stades développement chez l'enfant en psychanalyse
Lorsqu'on parle de stades en psychanalyse, on désigne généralement les stades de l'évolution
libidinale de l'enfant, évolution qui ne semble pas au cœur des théories psychologiques. Le
stade tel que l'entend la psychanalyse constitue une étape du développement de l'enfant
caractérisée par une organisation plus ou moins marquée de la libido sous le primat d'une
zone érogène et par la prédominance d'un mode particulier de relation d'objet. La notion de
stade prend ainsi, dans le champ psychanalytique une extension plus large puisqu'elle permet
de définir les stades de l'évolution du moi.
Avant même que Freud ait réussi à dégager la notion d'organisation de la libido, son souci
constant était de différencier les «âges de la vie», les «époques» et les «périodes» du
développement. Il eut bientôt l'idée de relier la succession de ces périodes à la notion de
«zones érogènes» ou «zones sexuelles» et la relation qui existe, avec l'idée d'abandon d'une
zone pour une autre. Ce sont ces conceptions qui préfigurent sur de nombreux points ce qui
deviendra la théorie freudienne des stades de la libido. Dans les Trois Essais sur la sexualité
(1905), il décrit l'existence d'une opposition radicale entre sexualité primaire et adulte,
marquée du sceau du primat du génital, et sexualité infantile, où les buts sexuels sont
multiples et les zones érogènes nombreuses. Progressivement, entre 1913 et 1923, cette thèse
va se trouver remaniée par l'introduction de la notion de «stades prégénitaux», précédant
l'instauration du stade génital proprement dit, et qui sont le stade oral, le stade anal et le
stade phallique.
Ne sont repris ici que les positions freudiennes classiques : le point de vue kleinien, décrivant
des positions ou lacanien, réfutant le point de vue génétique en psychanalyse, ne sont pas ici
évoqués. Y a été adjoint, par ce que la systématisation tentée est intéressante dans ce type de
travail, le point de vue de Karl ABRAHAM
Le stade oral
Il constitue le premier stade de l'évolution libidinale. Le plaisir sexuel est essentiellement lié à
l'excitation de la cavité buccale et des lèvres par l'alimentation. À travers l'activité de
nutrition, par exemple, s'exprime et s'organise la « relation d'objet » avec la mère, marquée
par les notions de « manger » et d'« être mangé ». On divise parfois, après Karl Abraham, ce
stade en un stade oral précoce ou primitif, lié à l’activité de succion et un stade oral sadique
lié à la morsure.
Zone érogène : Zone bucco labiale et carrefour aero-digestif, organes de la phonation,
organes sensoriels
Objet pulsionnel : sein biberon. La fonction alimentaire sert de médiateur a la relation mère
enfant. Le plaisir oral, libidinal, s'étaye sur l'alimentation qui est un besoin, une pulsion
d'autoconservation
But pulsionnel : plaisir oral autoérotique, avoir l'objet en soi c'est être l'objet (incorporation
comme prototype de l’introjection et de l’identification)
Le stade anal
Second stade de l'évolution libidinale selon Freud, le stade anal se situe approximativement
entre 2 et 4 ans et est caractérisé par une organisation de la libido sous le primat de la zone
érogène anale. L’analité colore les relations objectales en ce sens ou la fonction de défécation
d’une part, la valeur symbolique des fèces d’autre part, leur donnent un lexique par ou
l’activité ou la passivité peuvent trouver à s’exprimer.
C'est le stade de l'ambivalence : l'objet peut être gardé, domine, bon ou mauvais. Les
frontières intérieur extérieur du corps sont consolides.
Ce stade constitue le point d'ancrage du sadomasochisme, en relation avec le développement
de la maîtrise musculaire. Cette liaison avec la notion de sadomasochisme trouverait, en effet,
sa correspondance privilégiée entre la fonction biphasique du sphincter anal
(évacuation/rétention) et le contrôle de celui-ci, et la nature bipolaire du sadisme, qui vise
contradictoirement à détruire l'objet et à le maintenir en le maîtrisant.
ABRAHAM a distingué un stade sadique anal expulsif (12 18 mois) ou l'expulsion prend la
valeur d'un défi par rapport a l'adulte et un stade masochique retensif (18 24 mois) ou la
rétention des matières fécales n'est pas exempt d'un sadisme puisqu'il sait que l'adulte attend
quelque chose de lui
La propreté est le conflit relationnel spécifique.
Zone érogène : muqueuse ana rectosigmoïdienne, muqueuse digestive, estomac, appareil
musculaire
Objet pulsionnel : boudin fécal, la mère, l'entourage - objets a maîtriser, a manipuler. Les
objets sont conserves a l'intérieur ou expulsés a l'extérieur
But pulsionnel : plaisir auto érotique par stimulation de la zone érogène anale. Pression
relationnelle sur es objets et les personnes qui se différencient. L'objet pulsionnel devient une
monnaie d'échange.
Le stade phallique
Troisième stade du développement de la libido, le stade phallique est caractérisé par
l'unification des pulsions partielles qui existent chez l'enfant, unification qui se constitue
sous le primat des organes génitaux. À ce stade, l'enfant, garçon ou fille, ne connaît qu'un
seul organe génital: le pénis, et l'opposition des sexes ne se traduit à ce moment que par
l'opposition au terme de «phallique» ou «châtré». Le stade phallique constitue un moment
culminant pour l'enfant et correspondant au déclin du complexe d'Œdipe, dans lequel le
complexe de castration est prévalent.
Le stade phallique est basé sur la croyance de l'universalité de la présence du pénis aussi bien
chez le garçon que chez la fille.
Zone érogène : le pénis (ou le clitoris chez la fille), avec la double dimension de plaisir lie a la
miction et a la rétention
L'objet pulsionnel : la miction, le sphincter vésical
Le but pulsionnel : auto érotisme avec masturbation, mouvement phallique actif et passif.
La relation d'objet : prise de conscience de la différence anatomique des sexes, curiosité
sexuelle infantile, pulsion épistemophilique, fantasmatique importante autour des relations
sexuelles des parents (scènes primitives et fantasmes originaires